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Variété

Lemme 1.1.4   Si des cartes $ (U,\varphi)$ et $ (V,\psi)$ de $ M$ sont $ k$-compatibles avec les cartes d'un atlas $ {\mathcal A}$ de $ M$, alors elles sont $ k$-compatibles.

Preuve. Soit $ a\in U\cap V$. Il existe $ (W,\theta)\in{\mathcal A}$ dont le domaine contient $ a$. Les cartes $ (U,\varphi)$ et $ (V,\psi)$ étant $ k$-compatibles avec $ (W,\theta)$,

$\displaystyle \theta(U\cap V\cap W)=\theta(U\cap W)\cap\theta(V\cap W)
$

est un ouvert de $ \theta(W)$ et, dès lors,

$\displaystyle \varphi(U\cap V\cap W)=(\varphi\circ\theta^{-1})(\theta(U\cap V\cap W))
$

et

$\displaystyle \psi(U\cap V\cap W)=(\psi\circ\theta^{-1})(\theta(U\cap V\cap W))
$

sont des ouverts de $ \varphi(U)$ et $ \psi(V)$ respectivement. Le premier contient $ \varphi(a)$, le second $ \psi(a)$. Dans le premier,

$\displaystyle \psi\circ\varphi^{-1}=(\psi\circ\theta^{-1})\circ(\theta\circ\varphi^{-1})
$

est un difféomorphisme de classe $ C^k$. $ \qedsymbol$


La relation de $ k$-compatibilité n'est pas une équivalence dans l'ensemble des cartes d'un ensemble $ M$. Elle n'est pas transitive. Deux cartes incompatibles sont en effet compatibles avec une troisième carte dont le domaine est disjoint de chacune d'elle. Cependant, vu le lemme ci-dessus,

Proposition 1.1.5   Tout atlas de $ M$ est contenu dans un unique atlas maximal pour l'inclusion.

Preuve. Soit un atlas $ {\mathcal A}$ de $ M$. D'après le Lemme 1.4, l'union des cartes de $ M$ compatibles avec celles de $ {\mathcal A}$ est un atlas $ {\mathcal A}'$ contenant $ {\mathcal A}$. Il est maximal: s'il est contenu dans un atlas $ {\mathcal A}''$, les cartes de ce dernier sont compatibles avec celles de $ {\mathcal A}$ et sont donc comprises dans $ {\mathcal A}'$.

Si des atlas $ {\mathcal A}_1$ et $ {\mathcal A}_2$ contiennent $ {\mathcal A}$, alors leur cartes étant compatibles avec celles de $ {\mathcal A}$, sont compatibles entre elles, à cause du même lemme. L'union $ {\mathcal A}_1\cup{\mathcal A}_2$ est ainsi un atlas de $ M$ contenant les $ {\mathcal A}_i$. S'ils sont maximaux, ceux-ci sont donc égaux, à $ {\mathcal A}_1\cup{\mathcal A}_2$. $ \qedsymbol$


Un atlas maximal pour l'inclusion est dit saturé.


Une structure de variété de classe $ C^k$ sur l'ensemble $ M$ est un atlas saturé $ {\mathcal A}$ de $ M$. Le couple $ (M,{\mathcal A})$ est alors une variété de classe $ C^k$(1.2). Souvent, pour définir une structure de variété de classe $ C^k$ sur $ M$, on donne un atlas de $ M$ et on convient de munir $ M$ de la structure définie par l'atlas saturé qui le contient. Une carte de (la variété) $ M$ est alors une carte de l'atlas saturé en question. On vérifie facilement que si $ (U,\varphi)$ est une carte de $ M$, les cartes $ (\varphi^{-1}(\omega),\varphi)$, où $ \omega$ est un ouvert de $ \varphi(U)$ sont aussi des cartes de $ M$.


On a vu plus haut que les variétés plongées dans % latex2html id marker 10418
$ {\rm I\!R}^m$ sont des variétés au sens de la présente définition. De même, l'espace projectif % latex2html id marker 10420
$ {\rm I\!R}^m P$ est une variété, de classe $ C^\infty$. Nous aurons l'occasion de rencontrer d'autres exemples par la suite mais en voici qui montrent qu'un même ensemble est susceptible de posséder plusieurs structures de variétés différentes.

Le couple % latex2html id marker 10424
$ ({\rm I\!R},x\mapsto x^3)$ est une carte de % latex2html id marker 10426
$ {\rm I\!R}$. Elle n'est pas compatible avec la carte % latex2html id marker 10428
$ ({\rm I\!R},x\mapsto x)$ - dite canonique (1.3) - qui fait de % latex2html id marker 10436
$ {\rm I\!R}$ une variété plongée. En effet, l'application $ x\mapsto x^{1/3}$ n'est pas de classe $ C^1$ (elle n'est pas dérivable en 0). Ainsi, % latex2html id marker 10443
$ {\rm I\!R}$ possède au moins deux structures de variété de classe $ C^\infty$(1.4).

Les couples % latex2html id marker 10449
$ ({\rm I\!R}\times\{a\},(x,a)\mapsto x)$, % latex2html id marker 10451
$ a\in{\rm I\!R}$, forment un atlas de % latex2html id marker 10453
$ {\rm I\!R}^2$. Ces cartes sont en effet compatibles puisque leurs domaines sont disjoints deux à deux. Elles définissent une structure de variété différente de la strucutre canonique de % latex2html id marker 10455
$ {\rm I\!R}^2$. En effet, elles sont de dimension $ 1$ alors que les cartes de la strucutre canonique sont de dimension $ 2$.


Dans la suite, s'il n'y a pas d'ambiguité sur l'atlas, nous ne mentionnerons pas explicitement ce dernier et nous parlerons de la variété $ M$ plutôt que de $ (M,{\mathcal A})$.

La dimension d'une variété $ M$ en un point $ a$ est la dimension des cartes de $ M$ dont le domaine contient $ a$.

Remarque 1.1.6   Lorsque $ M$ est un espace euclidien % latex2html id marker 10476
$ {\rm I\!R}^m$, on le ramènera toujours, sauf mention explicite du contraire, à la carte canonique % latex2html id marker 10478
$ ({\rm I\!R}^m,x\mapsto x)$.


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2003-11-02