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Lemme 0.2.2
Soit un entier postif
.
Si une suite d'entiers est solution d'une équation de récurrence linéaire à coefficients constants et entiers, alors la suite de ses restes par rapport à
est ultimement périodique (
0.15).
Preuve. En effet, la suite des restes en question vérifie la même équation, modulo .
Notons le degré de celle-ci. Il y a exactement suites de éléments parmi
. Il y a donc deux indices et pour lesquels les éléments consécutifs de la suite des sont les mêmes à partir de et . On a donc
pour tout .
A titre d'illustration, voici les premiers restes modulo de la suite définissant la numération de Zeckendorf.
On y voit la répétition de . Avec les notations de la démonstration, et . Cette suite est donc périodique de période puisque chacun de ses éléments est la somme des deux précédents.
Proposition 0.2.3
Soit un système de numération abstrait
. Le langage
est régulier si et seulement si les progressions arithmétiques
sont
-reconnaissables.
Preuve. Comme
, il est régulier si les progressions arithmétiques sont - reconnaissables.
Inversement, supposons que soit régulier et vérifions que
est régulier. On adopte les notations utilisées dans la Proposition . En vertu du lemme précédent, les suites et , , sont ultimement périodiques modulo . Notons une période commune et le maximum des longueurs des parties non périodiques. Les états de l'automate minimal de sont les ensembles
En vertu de la Proposition , pour assez long(0.16), est donc un des ensembles de la forme
où ,
et, pour tout ,
.
L'automate minimal de est donc fini.
La propriété ci-dessus montre que, dans chaque numération de position classique, et en particulier en base , les caractères de divisibilité sont caractérisés par des propriétés syntaxiques des mots représentant les nombres dans l'alphabet des chiffres. On peut donc détecter le fait qu'un nombre soit divisible par un autre par la forme de la suite des chiffres exprimant ce nombre, forme qui dépend du diviseur et de la base. La syntaxe des multiples de en base (se terminer par 0 ou ) est extrêmement simple. Pour d'autres diviseurs ou d'autres bases, elle peut être trop compliquée pour être utilisée en pratique. C'est le cas du diviseur en base : les multiples de trois forment un langage régulier décrit par une expression régulière trop complexe pour que l'on puisse juger d'un simple coup d'oeil si un nombre est multiple de trois.
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2002-12-17