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6.2.4.1 Courbure de Gauss de % latex2html id marker 21268
$ SL(p,{\rm I\!R})$

Soit % latex2html id marker 21270
$ A\in SL(p,{\rm I\!R})$. Commençons par dériver la normale unitaire (17) dans la direction de % latex2html id marker 21272
$ H\in\overrightarrow{ T_ASL(p,{\rm I\!R})}$. On obtient ainsi facilement l'application de Weingarten de % latex2html id marker 21274
$ SL(p,{\rm I\!R})$:

% latex2html id marker 21276
$\displaystyle W_A(H)=N_{*A}H=\frac{-{\rm tr}(\tild...
...de{A}A)^{-1}(A^{-1}H)^\sim)\tilde{A}^{-1}}{({\rm tr}(\tilde{A}A)^{-1})^{3/2}}.
$

En particulier la seconde forme fondamentale de % latex2html id marker 21278
$ SL(p,{\rm I\!R})$ est

% latex2html id marker 21280
$\displaystyle \varpi_A(H,K)=\frac{{\rm tr}(A^{-1}HA^{-1}K)}{\sqrt{{\rm tr}(\tilde{A}A)^{-1}}}.
$

Afin de calculer le déterminant de $ W_A$, nous allons procéder à quelques transformations. Elles ont pour effet de remplacer $ W_A$ par des applications de même déterminant mais d'expression plus simple. La première consiste à se ramener à l'espace tangent % latex2html id marker 21286
$ sl(p,{\rm I\!R})$ en % latex2html id marker 21288
$ {\bf 1}$. En notant $ \Phi$ l'application % latex2html id marker 21292
$ H\in\overrightarrow{T_ASL(p,{\rm I\!R})}\mapsto A^{-1}H\in sl(p,{\rm I\!R})$, on obtient

% latex2html id marker 21294
$\displaystyle W'_A(H)=(\Phi\circ W_A\circ\Phi^{-1})(H)=
\frac{-({\rm tr}{B})B\tilde{H}+{\rm tr}(B\tilde{H})B}{({\rm tr}B)^{3/2}}
$

$ B=(\tilde{A}A)^{-1}$. La seconde transformation exploite le fait que l'on peut donner à $ B$, qui est une matrice symétrique définie positive, une forme diagonale $ \Delta$ au moyen d'une matrice orthogonale $ S$:

$\displaystyle \Delta=S^{-1}BS=\tilde{S}BS=diag(u_1,\ldots,u_p).
$

Les nombres $ u_i$ sont positifs et leur produit vaut $ \det B=1$. L'application linéaire $ \Psi:H\mapsto SHS^{-1}$ stabilise l'espace des matrices de trace nulle. De plus,

% latex2html id marker 21312
$\displaystyle W''_A(H)=(\Psi\circ W'_A\circ\Psi^{-...
...lta})\Delta\tilde{H}+{\rm tr}(\Delta\tilde{H})\Delta}{({\rm tr}\Delta)^{3/2}}.
$

Proposition 54   La courbure de Gauss de % latex2html id marker 21315
$ SL(p,{\rm I\!R})$ en $ A$ est

% latex2html id marker 21319
$\displaystyle K_A=p(-1)^{(p^2+p+2)/2}({\rm tr}(\tilde{A}A)^{-1}))^{-(p^2+1)/2}.
$

En particulier, elle atteint ses valeurs extrêmes sur $ SO(p)$, où elle vaut $ \pm 1$.

Pour calculer $ K_A=\det W''_A$, nous allons décomposer % latex2html id marker 21327
$ sl(p,{\rm I\!R})$ en somme directe

% latex2html id marker 21329
$\displaystyle sl(p,{\rm I\!R})=E\oplus\bigoplus_{i<j}E_{ij}
$

de sous-espaces stables pour $ W''_A$. Le déterminant de ce dernier est le produit des déterminants de ses restrictions aux termes de cettte somme:

$\displaystyle \det W''_A=\det(W''_A\vert _E)\prod_{ij}\det(W''_A\vert _{E_{ij}}).
$

De plus, afin d'alléger les écritures, nous allons d'abord calculer le déterminant de % latex2html id marker 21335
$ T=({\rm tr}\Delta)^{3/2}W''_A$ qu'il suffira ensuite de diviser par une puissance appropriée de % latex2html id marker 21337
$ ({\rm tr}\Delta)^{3/2}$, la dimension $ p^2-1$ de % latex2html id marker 21341
$ sl(p,{\rm I\!R})$, pour obtenir $ K_A$.

Pour $ i<j$, $ E_{ij}$ est formé des matrices $ H$ de trace nulle dont les éléments $ H_{pq}, (p,q)\neq (i,j), (j,i)$, sont nuls. C'est un espace de dimension $ 2$ admettant une base $ (e_1,e_2)$, où $ e_1{_{ij}}=e_2{_{ji}}=1$ et $ e_1{_{ji}}=e_2{_{ij}}=0$. Dans celle-ci, la restriction de $ T$ à $ E_{ij}$ est représentée par la matrice

\begin{displaymath}
% latex2html id marker 21365\left(
\begin{array}{cc}
0&-uu_i\\
-uu_j&0
\end{array}\right)
\end{displaymath}

% latex2html id marker 21367
$ u={\rm tr}\Delta$.

L'espace $ E$ est formé des matrices diagonales $ diag(a_1,\ldots,a_p)$ de trace nulle. Il admet la base $ (e_1,\ldots,e_{p-1})$ dans laquelle $ e_i$ a un $ 1$ à la place $ i$, un $ -1$ à la place $ p$ et des 0 ailleurs. Dans cette base, $ T$ est représenté par la matrice

\begin{displaymath}
% latex2html id marker 21388diag(u_1,\ldots,u_{p-1})
\left...
...ts\\
u_1-u_p&u_2-u_p&\cdots&u_{p-1}-u_p-u
\end{array}\right)
\end{displaymath}

En notant que la somme des éléments d'une ligne de la matrice de droite vaut toujours $ -pu_p$ et en tenant compte du fait que le produit des $ u_i$ vaut $ 1$, on vérifie facilement que le déterminant du produit ci-dessus est égal à $ (-1)^ppu^{p-2}$.

Compte tenu de ce qui précède, on en déduit immédiatement la valeur annoncée pour la courbure de Gauss $ K_A$.

Celle-ci atteint une valeur extrême lorsque % latex2html id marker 21400
$ u={\rm tr}(\tilde{A}A)^{-1}$ fait de même. La nature de cet extremum dépend de $ p$ qui conditionne le signe de $ K_A$. En fait, en vertu de l'inégalité entre la moyenne arithmétique et la moyenne géométrique,

$\displaystyle 1=\sqrt[p]{u_1\cdots u_p}\leq u/p,
$

l'égalité ayant lieu si et seulement si les $ u_i$ sont égaux, à $ 1$. Ceci arrive exactement quand $ \tilde{A}A^{-1}$ est la matrice unité, c'est-à-dire quand $ A$ est orthogonal.$ \qedsymbol$
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